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Smith et Nastase 
à la une de Tennis de France
(51) 1968-1971
L'irresistible ascension de
Stan Smith et Ilie Nastase
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C’'est au plus fort de la domination australienne que Stan Smith et Ilie Nastase vont commencer à faire parler d’eux. Difficile d'exister derrière Laver, Rosewall, Newcombe, Roche, Stolle, Emerson et quelques autres... Mais ces deux là ont le caractère bien trempé des grands champions, et c'est un peu à l’ancienne, c’est à dire à la dure école de la coupe Davis, qu'ils vont obtenir leurs premiers succès. L’épreuve prestigieuse désertée par les meilleurs professionnels depuis plus de 20 ans semble alors vouée à un inexorable déclin.  Le début de l’open et le développement des circuits professionnels auraient pu lui porter un coup fatal.

Mais Smith et Nastase que tout semble opposer ont au moins deux choses en commun : ils sont patriotes et comptent rester amateurs, deux qualités indispensables pour réussir en coupe Davis. En effet, l'Américain, étudiant en Californie, fera bientôt son service militaire, alors que le Roumain est originaire d'un pays de l'Est où le professionnalisme sportif n'existe pas! 

Stan Smith débute en coupe Davis en 1968. Il a 22 ans et il n’est encore qu’un espoir qui doit confirmer. Très grand – il fait presque deux mètres – doté d’un excellent service qu’il sait très bien suivre au filet, il est moins à l’aise en fond de court, surtout quand la balle est basse. Mais enfin… Sur herbe, ses boulets de canon et sa couverture au filet suffisent. Associé à Arthur Ashe, les deux américains triomphent aisément d’une équipe d’Australie désertée par ses vedettes. C’est dans l’indifférence générale  que les Américains gagnent le challenge round à Adélaïde en décembre 1968.

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L’année suivante, alors que le public ne s’intéresse qu’aux exploits de Laver et de son grand chelem en cours, c’est Nastase qui se fait remarquer par un parcours sans faute en coupe Davis. Avec Tiriac, les deux roumains forment une équipe de double redoutable et redoutée. Tiriac de dix ans plus âgé est un solide athlète, ancien international de hockey sur glace, comme Drobny. Infatigable, il connaît toutes les ficelles du métier, surtout sur terre battue. Avec lui, Nastase est à bonne école. Quand la situation l’exige, les deux compères n’hésitent pas à contester l’arbitre, à prendre le public à témoin, à se faire passer pour des victimes et à déconcentrer l’adversaire. A ce jeux là, les deux roumains ne donnent pas toujours un spectacle de très bon goût, mais c’est efficace ! Ils se taillent vite une (mauvaise ?) réputation et atteignent le challenge round sans difficulté. Nastase, connu jusque là pour ses quelques bons résultats sur la terre battue européenne, se révèle être un joueur brillant et inspiré, quelquefois inconstant, mais surtout motivé.

Nastase et Tiriac à Roland-Garros
Ils y remportent le double an 1970
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 Nastase contre Ashe
Match d'ouverture
Finale de la coupe Davis
Cleveland, 
21 septembre 1969
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Cette première finale États-Unis Roumanie est prévue fin septembre 1969. Au tournoi de Forest Hills qui précède, Ilie Nastase non classé, rencontre au deuxième tour Stan Smith, tête de série N°12. C'est leur première confrontation. Le roumain réalise là sa première grande performance (victoire 5-7 12-10 7-5 6-3) et donc sa première conférence de presse ! Il échouera deux tours plus tard sur Rosewall, mais cette victoire vient semer le trouble dans le camp américain. Deux semaines plus tard, sur les courts en dur de Cleveland, les américains restent intraitables. Victoire sans appel 5/0, mais Nasatse n'est battu par Smith que 11/9 au cinquième, après avoir mené deux sets à rien.  Ils se retrouveront encore deux autres fois en finale de la coupe Davis.
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Superbe volée basse de Stan Smith, victorieux du 
premier Masters en 1970
  1970 est une année de transition pour le roumain. Vainqueur à Naples et Rome, Nastase s'affirme comme un des meilleurs joueurs européens. L'absence des professionnels sous contrat à Roland-Garros lui vaut d'être propulsé tête de série N°1, ce qui est, il faut bien le dire une surprise, pour lui comme pour le public ! Ces nouvelles responsabilités pèsent sur ses épaules et il échoue en quart de finale contre Jan Kodes, plus puissant et plus régulier. Déception également en coupe Davis où les roumains sont battus 3/2 par l'Espagne. Smith au contraire se montre de plus en plus dangereux et percutant sur surface rapide. Après une nouvelle victoire en coupe Davis contre l'Allemagne - que faisaient Bungert et Kuhnke à ce stade de la compétition ? - Smith fait partie des 6 joueurs sélectionnés pour le premier Masters à Tokyo, Masters qu'il gagne devant Laver, Rosewall et Ashe. C'est sa première grande victoire. Cette fois plus de doutes : Stan Smith est candidat aux premières places mondiales. A la fin de l'année 1970, il est classé N°1 américain avec Cliff Richey.
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En 1971, Nastase commence à jouer les terreurs. Après une brillante campagne américaine (victoires à Omaha, Richmond, Hampton), il est encore vainqueur à Nice et Monte Carlo, mais son comportement sur le court fait autant parler de lui que son tennis... En coupe Davis, il fait avec Tiriac un parcours parfait jusqu'en finale, mais en grand chelem, il n'a pas la même réussite. A Roland-Garros, il échoue contre Kodes en finale. Il a au passage battu son rival Stan Smith en quart. Il est vrai que l'américain n'est jamais à l'aise sur terre battue...  La deuxième partie de la saison est entièrement à l'avantage de Smith: à Wimbledon, il se promène jusqu'en finale, battu de justesse par Newcombe après une longue bataille en 5 sets. A Forest Hills deux mois plus tard, l'australien trébuche au premier tour contre Kodes (Le tchèque double vainqueur de Roland-Garros n'était même pas tête de série !) La voie est libre pour l'américain qui remporte un premier titre en grand chelem bien mérité. Le voilà enfin au sommet.

La finale de la coupe Davis qui suit entre américains et roumains semble plus ouverte que la précédente. Les départs de Ashe et Lutz chez les professionnels de la WCT ont décapité une fois de plus l'équipe américaine qui se retrouve avec le seul Smith comme joueur d'envergure. Le numéro 2 s'appelle Frank Froeling, trentenaire qui a des allures de revenant puisqu'il était déjà remplaçant lors de la victoire américaine en 1963! Quant à Lutz, il est remplacé en double par Erik Van Dillen, un jeune sans grande expérience.

Nastase et Tiriac vont fort bien jouer le coup et passer tout prêt d'une victoire. Le premier jour, Smith, auréolé de sa récente victoire à Forest Hills, est intraitable face à Nastase (victoire en trois sets), mais Tiriac et Froeling s'accrochent longuement dans un match au couteau où tous les coups sont permis. Après trois heures de jeu, le score est de 6 partout au cinquième set quand un orage éclate ! Dur pour les nerfs, surtout quand il se fait tard et que le match doit reprendre le lendemain. 

 


Nice 1971 : Nastase en plein discussion avec l'arbitre. 
Une situation qu'il provoque bien souvent...

Nastase dans ses œuvres. Quand il ne discute pas, 
ses improvisations brillantes font la joie du public.
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La chance de Tiriac est passée et Froeling qui avait pris la précaution de s'échauffer deux longues heures avant de rentrer sur le court, gagne les deux jeux décisifs en 5 minutes! La victoire roumaine en double puis celle de Nastase sur Froeling ne changeront rien, Smith marquant sans difficulté le troisième point décisif face à Tiriac.

L'artiste travaille sans filet: Nastase au Masters
La revanche de Nastase est immédiate. Au deuxième Masters qui se joue à Paris en novembre, le roumain est éblouissant de bout en bout, et remporte tous ses matchs y compris sur son grand rival Stan Smith. Un premier grand titre mérité pour Nastase, mais un peu terni par l'absence des professionnels sous contrat de la WCT... 
 

 

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C'est que, entre-temps, la guerre s'est rallumée entre la fédération internationale et le groupement professionnel de Lamar Hunt. Le Texan, fort de ses 32 joueurs sous contrat et de ses pétrodollars, ne cache plus son intention de faire du circuit international une vaste entreprise sous son contrôle. Après avoir tenté de torpiller le circuit européen en boycottant Roland-Garros, Lamar Hunt essaya d'imposer ses conditions à la participation de la WCT à Wimbledon, conditions qui parurent inacceptables aux dirigeants du tennis international. La crainte de voir les tournois du grand chelem et surtout Wimbledon porter un jour le label WCT décida Alan Heyman, le président de la FILT à déclencher la guerre. Et l'année 1972 s'ouvrait sous de bien sombres perspectives pour le tennis open: A partir du premier janvier, aucun joueur sous contrat de la WCT ne pourra plus participer à une épreuve parrainée par la Fédération Internationale.
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Dernière mise à jour : 10 avril 2010
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Avril 2010. .