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4/ 1900-1914 : 
Les premières rencontres 
internationales féminines


Épisode précèdent : Les débuts du championnat de France féminin
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Épisode suivant : 1919-1926, la "Divine" Suzanne Lenglen.

 


Photo souvenir, Wimbledon vers 1910.
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L’internationalisation du tennis féminin va prendre plus de temps à se mettre en place que chez les hommes. La coupe Davis qui permit de développer le tennis international en quelques années n’eut malheureusement pas d’équivalent féminin. C'est à travers d’autres épreuves comme les jeux olympiques dès 1900, et les championnats du monde sur terre battue, à partir de 1912, que les meilleures joueuses de différents pays vont commencer à s’affronter sérieusement. Mais pour ce qui est des participations étrangères aux tournois du grand chelem, elles resteront  limitées, jusqu’en 1914, au tournoi de Wimbledon, avec quelques rares inscriptions à titre individuel.


Charlotte Cooper-Sterry
Médaille d'or aux J.O.
de Paris, 1900.
5 titres à Wimbledon entre
1895 et 1908.
  C’est aux jeux olympiques de Paris en 1900 que les femmes participent pour la première fois aux épreuves de tennis. Le niveau de ce tournoi féminin est relevé par la présence de la française Hélène Prevost, de l’anglaise Charlotte Cooper déjà trois fois couronnée à Wimbledon  et de la championne des États-Unis, Marion Jones. La supériorité britannique dans le tennis ne se discute pas encore et Charlotte Cooper devient la première championne internationale en remportant deux médailles d’or en simple et en mixte avec Reggie Doherty. Il n'y avait pas encore de double dames.

Cette même année, Marion Jones est là la première américaine à tenter sa chance à Wimbledon, mais sans succès. Elle se console avec une médaille de bronze en simple aux jeux olympiques de Paris.


Le revers de Marion Jones, médaille de bronze aux J.O. de Paris, 1900.
Première américaine à venir en Europe défier les anglaises.

D.Lambert -Chambers
Médaille d'or aux J.O. 
de Londres, 1908
En 1904, il n’y a pas d’épreuve féminine de tennis aux jeux olympiques de St-Louis. L'américaine May Sutton met fin à la suprématie anglaise à Wimbledon en remportant deux fois l’épreuve en 1905 et 1907. En 1908, à Londres, les joueuses de plusieurs nations auraient eu une nouvelle occasion de se mesurer, mais la participation étrangère est inexistante ! Il y a 13 inscrites et 6 forfaits, la finaliste médaille d'argent est arrivée là sans combattre! Ces jeux olympiques  couronnent donc normalement une anglaise, Dorothea Douglass-Chambers. C'est déjà une championne confirmée avec trois Wimbledon à son actif. Pour la première fois y a un tournoi en salle et un autre en extérieur, ce qui permet d'attribuer 6 médailles à la Grande Bretagne!
Tout le monde reste chez soi jusqu’en 1912, année où pour la première fois se déroulent deux grandes épreuves internationales:
les jeux olympiques de Stockholm et les premiers championnats du monde sur terre battue à Paris. Cette fois, les meilleures joueuses européennes font le déplacement. C’est la Française Marguerite Broquedis qui se distingue en faisant le grand chelem : elle bat l’allemande Riecke à Paris et une autre allemande Koenig à Stockholm.

Il faut tout de même noter la belle médaille de bronze d'une norvégienne inconnue, Molla Bjurstedt, qui sera la grande championne américaine d'après la guerre sous le nom de Miss Mallory.

 


Melle Broquedis à Stockholm.
A partir de 1912, la participation internationale se fait régulière et annuelle aux championnats du monde sur terre battue et à Wimbledon. En 1914, Marguerite Broquedis est la première française à participer au tournoi londonien. Elle ne brille pas dans le simple dame mais elle arrive tout de même en finale du double mixte associée au Néo Zélandais Anthony Wilding, numéro un mondial de l’époque. Cette même année, l’américaine Elisabeth Ryan remporte le premier de ses 19 titres de double à Wimbledon, associée pour l'occasion à l’Anglaise Agatha Morton.

Cette fois, l'habitude est bien prise, les femmes vont pouvoir elles aussi se lancer à l'assaut des tournois du grand chelem.
 
 

 

 

Elisabeth Ryan