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Les héros du grand chelem:
Ken R. Rosewall
(Aus)
(né en 1934)
"The Whiz Kids" (avec Lew Hoad)
"The Twins" (avec Lew Hoad)
"Muscles"
"Le petit maître de Sydney"

Quatre surnoms pour un des plus grands joueurs du XXème siècle! Un record mérité pour cet artiste de la raquette qui impressionna pendant plus de 25 ans les passionnés de tennis du monde entier. Une carrière d'une longévité exceptionnelle, de 1952 à 1979, un revers que certains n'hésitèrent pas à qualifier de huitième merveille du monde, une tenue sur le court toujours exemplaire, et une malédiction à Wimbledon qui le poursuivra pendant plus de 20 ans...
Kenneth Robert Rosewall nait en octobre 1934 dans la banlieue de Sidney. L'Australie est encore un pays neuf plein d'espace, époque bénie où il était normal pour toutes les familles australiennes moyennes d'avoir un court de tennis dans son jardin. Le petit Ken s'entraîne très tôt avec son père, épicier de son état, mais passionné de tennis. Ensemble, ils participent avec succès toutes les semaines à des compétitions de double père-fils. Ken est un acharné qui demande vite à s'entraîner tous les matins avec son père avant d'aller à l'école. Mais il est encore jeune et son  petit gabarit le force à tenir sa trop lourde raquette à deux mains, en coup droit comme en revers. C'est une hérésie pour l'époque et à 10 ans, son père, qui est aussi son professeur, lui demande de choisir pour se conformer à l'orthodoxie et au style de l'époque. Gaucher ou droitier ? Le petit Ken choisit la droite, un peu par hasard comme il l'avouera plus tard: "Gaucher, j'aurais peut-être été encore plus fort" dira-t-il avec regret à la fin de sa carrière. On a du mal à le croire...  
  Sa carrière internationale commence en décembre 1946. Pour la première finale de coupe Davis d'après guerre, il est selectionné pour jouer le match d'ouverture avec un autre junior de Sidney, Lew Hoad. C'est la première rencontre entre les deux garçons, et Ken l'emporte facilement 6/0 6/0. Ils ont douze ans et c'est le début d'une extraordinaire aventure. Les deux garçons ne se quitteront plus. Lorsque Harry Hopman prend la direction de l'équipe Australienne de coupe Davis en 1949, il repère les deux jeunes espoirs qu'il commence à entraîner sérieusement. A 16 ans, ils figurent déjà parmi les meilleurs joueurs australiens et participent en janvier 1951 aux internationaux d'Australie. L'année suivante, à tout juste 17 ans, Rosewall est tête de série N°7 et atteint les quarts de finale. 
En 1952, Hoad et Rosewall font alors leur  première tournée en Europe et aux États-Unis. Ils sont demi-finalistes du double à Roland-Garros et à Wimbledon et trouvent leurs premiers surnoms : "The Twins" (les jumeaux") parce qu'ils sont inséparables, et "The Whiz Kids" ("Les apprentis magiciens") parce qu'il enchantent le public par leur culot et leur facilité. En 1953, Sedgman et McGregor passent professionnels, la voie est libre pour les deux juniors. A 18 ans, Rosewall s'impose alors comme le N°1 mondial, mais ne tient pas la distance, Vainqueur en simple et en double en Australie et à Roland-Garros, il est tête de série N°1 à Wimbledon pour la seule fois de sa carrière. Hélas, il s'effondre en quart de finale contre le danois Nielsen après avoir mené deux sets à un. En fin de saison, il rate avec Lew Hoad le grand chelem en double à Forest Hills à l'issue d'une tournée épuisante. Mais le grand exploit est pour la fin de l'année. Pour leur première sélection en coupe Davis, les jumeaux battent les américains Trabert et Seixas par 3/2, Rosewall remportant le point décisif contre Seixas  

Tennis de France N°3
Juillet 53, avec K.Rosewall.
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Après leur première victoire en coupe Davis à tout juste 19 ans, Rosewall et Hoad deviennent de véritables héros dans leur pays. Il font vite la une des publication sportives destinées à la jeunesse, comme en témoignent ces deux couvertures qui datent de 1955.


Wimbledon 1954
Première finale et
première déception...
  Les trois années suivantes sont consacrées à la coupe Davis et aux grandes tournées en Europe et aux Etats-Unis avec l'équipe australienne, sous la direction de Harry Hopman. Ses camarades de voyage s'appellent Hoad, Hartwig, Rose, Cooper, Anderson, Fraser, Laver... Il y gagna son surnom de "Muscles", que ses copains lui donnent par dérision vu son petit gabarit. Il est vrai qu'il ne mesure que 1m65 pour 72 kilos. C'est aussi de cette époque que date sa réputation de radinerie. Rosewall, fils d'épicier, avait appris à compter, et ne dépensait rien. On raconte qu'il est longtemps resté convaincu qu'il n'existait pas de billet d'une valeure supérieure à 5$ ! Avec une telle mentalité, Rosewall restera toute sa vie très attentif aux questions d'argent, et certains expliquent sa longue carrière par l'appat du gain. Il est probable en effet que sans l'arrivée des tournois open en 1968, et l'apparition des sponsors dans le tennis, il aurait arrêté sa carrière beaucoup plus tôt...

En 1954, Rosewall perd sa première finale à Wimbledon contre Drobny. Il est jeune, il a l'avenir devant lui, et tout le monde en est convaincu, il gagnera un jour Wimbledons. Pourtant, à 19 ans, Rosewall manque peut-être là sa meilleure occasion. Il était favori contre le tchèque, déjà âgé de 32 ans, qui en était à sa onzième participation. Mais Rosewall, qui eut des occasions d'égaliser au 4ème set, eut le tort de s'acharner à lober son adversaire, alors que le smatch était son meilleurs coup. Cette même année, Hoad et Rosewall perdent la coupe Davis contre les inévitables américains. 

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En 1955, il est N°2 derrière l'inaccessible Trabert qui gagne Roland-Garros, Wimbledon et Forest Hills. Les jumeaux se vengent en ramenant la coupe Davis en Australie après un cinglant 5/0. Trabert passé professionnel, le problème ne change pas pour Rosewall qui reste N°2, cette fois derrière son ami Hoad. Ce dernier plus costaud s'affirme enfin avec son tennis explosif et gagne en Australie, à Roland-Garros et à Wimbledon. Mais Rosewall, en pourparler avec Jack Kramer, ne voulait pas partir chez les professionnels les mains vides. A Forest Hills pour le dernier grand tournoi de la saison 1956, il fait un joli triplé simple, double hommes et double mixte ! Il empêche au passage Hoad de réaliser le grand chelem au cours d'une très belle finale dans laquelle Rosewall, pour une fois, réussit à ne pas laisser son ami détruire son revers par la puissance explosive de ses attaques. Fort de ce résultat, Rosewall put négocier à la hausse un contrat de 60.000$ pour une série de rencontres avec l'américain Pancho Gonzales, le grand champion professionnel de l'époque.  

A Forest Hills en 1956
avant la finale
La première tournée professionnelle de Rosewall, commencée en Australie immédiatement après une dernière victoire en coupe Davis, montra une fois de plus qu'il y avait un décalage entre tennis amateur et tennis professionnel. Malgré tout son courage, Rosewall ne put gagner que 26 matchs sur 76 contre le grand Pancho. Les années suivantes sont encore des années d'apprentissage. Rosewall dut rendre son jeu beaucoup plus agressif pour avoir une chance raisonnable contre Gonzales. Il raccourcit ses préparations en revers comme en coup droit, pour monter plus vite. Chez les pros, le premier au filet a gagné, et Pancho à ce jeu là était inaccessible. L'arrivée de Hoad l'année suivante ne changea pas fondamentalement les choses, même si c'est ce dernier qui devint rapidement le plus dangereux rival du grand Pancho.

Affiche de la tournée pro
1957: Rosewall, le néo-pro
est en vedette.
  Rosewall dut patienter 5 ans avant de devenir, au début des années 60, l'incontestable N°1 des joueurs professionnels. Il dut pour cela profiter de la blessure au dos de Hoad, et attendre la semi-retraite de Pancho Gonzales, âgé de 32 ans et qui commençait à perdre un peu de sa motivation. Lorsque que Jack Kramer décida de se retirer de l'organisation des tournées professionnelles en 1962, il reprit courageusement le flambeau en créant avec Hoad et Laver  l’IPTA (International Professional Tennis Association), organisation dont il devint le président. Malheureusement, Rosewall n'avait aucun talent particulier pour la promotion et l'organisation commerciale de grandes tournées. Avec Rosewall comme leader, le tennis professionnel va ainsi vivoter jusqu'en 1968 et l'apparition des tournois open. Les temps deviennent difficiles pour les pros, alors que les champions amateurs comme Emerson et Santana gagnent beaucoup plus d'argent en restant sagement employés fictifs de grandes firmes de cigarettes tout en écumant les tournois du grand chelem ! C'est l'époque des longues tournées en camionnettes à travers les États-Unis, où l'on joue tous les soirs dans une ville différente pour quelques dollars... Les journaux ignorent le tennis  professionnel et l'on joue devant un public clairsemé de connaisseurs. Pour arrondir les fins de mois, Rosewall et Laver n'hésitent pas à accepter de jouer sur des parkings de supermarchés, pour des opérations promotionnelles payées par des associations de commerçants...
Rosewall et Gonzales présentés dans le programme de la tournée pro, 1957
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En 1965, à trente ans passés, Rosewall doit laisser la place de N°1 à son compatriote Laver. Les ponts étant alors totalement coupés entre le tennis amateur et professionnel, il songe à abandonner cette vie itinérante et épuisante qui le tient éloigné de chez lui 9 mois de l'année. C'est alors que, en août 1967, la BBC sponsorise un tournoi professionnel sur invitation à Wimbledon. C'est un énorme succès, et Laver bat Rosewall en finale. Le président du club Herman Davis décide alors unilatéralement d'ouvrir son tournoi aux professionnels. C'est un coup d'état, et après de multiples rebondissements, la fédération internationale capitule le 31 mars 1968. C'est l'an I de l'ère open dans le tennis.

Pour Rosewall qui n'a que 33 ans, c'est inespéré. Le voilà reparti pour une deuxième carrière qui sera aussi brillante que la première, plus de 11 ans après sa dernière victoire. Début juin, il gagne brillamment le premier Roland-Garros open de l'histoire face à son copain Laver. Un incroyable exploit, quinze ans après son premier succès ! Et comme en 1953, il fait le doublé, remportant le double messieurs avec Fred Stolle. La boucle est bouclée et Rosewall peut repartir courageusement à la conquête de Wimbledon, le seul titre qu'il n'a pas gagné lors de sa première carrière d'amateur...


"World of Tennis" Fevrier 1966

A Wimbledon en 1969
  Mais à son âge, les années qui défilent comptent double. En 1968, c'est Tony Roche, l'étoile montante du tennis australien, qui met brutalement fin à ses espoirs. L'année suivante, Bob Lutz l'arrête au quatrième tour. On le dit usé, fini... En 1970, il a trente-cinq ans et plus personne ne croit en ses chances... Il est pourtant encore classé tête de série N°5 et enfin, le sort lui est favorable. Rod Laver qui était dans sa moitié de tableau, chute au troisième tour. La voie est dégagée pour Rosewall qui file vers une troisième finale, 16 ans après la première... Cette fois, tout le monde en est sûr, s'il doit gagner Wimbledon, c'est maintenant ou jamais. Mais Newcombe, son adversaire en finale a 10 ans de moins, et la succession de Laver est ouverte. La déception de Rosewall sera à la mesure de l'enjeu. Même s'il est poussé au cinquième set, Newcombe, dont le service fonctionnait à merveille, n'a jamais été en danger au cours de cette finale. Il boucle le dernier set 6-1 et enterre définitivement le rêve de son malheureux compatriote...
Certains auraient renoncé, et commencé à parler de retraite... C'est tout le contraire qui va se produire, et la fin de l'année 1970 va être entièrement à l'avantage du petit australien. A Forest Hills en septembre, l'appartition du tie-break lui permet de s'économiser dans les premiers tours. A son âge, c'est important, et en demi-finale, ll prend sa revanche sur Newcombe qu'il exécute en trois petits sets ! Et Tony Roche en finale ne peut que lui prendre le premir set. Après Roland-Garros en 68, c'est le deuxième grand exploit de Ken Rosewall : il retrouve son titre de champion d'Amérique 14 ans après sa première victoire ! Le voilà à 36 ans en tête du Grand Prix (l'ancêtre du classement ATP). Incroyable ! Et la série continue: en mars 71, aux internationaux d'Autralie, alors que tous les meilleurs professionnels sont présents, il a l'air d'un jeune homme au milieu de grognards fatigués: il se paye le luxe de remporter le tournoi sans perdre un seul set. Il a 36 ans et le voilà champion d'Australie 16 ans après sa dernière victoire. Mieux encore, il conservera son titre l'année suivante. Il a trente-sept ans... On croit rêver.   
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Rosewall à Wimbledon, 1971
  Rosewall lui ne rêve pas et il a encore Wimbledon en point de mire. Avec l'aide du tie-break à 8 partout, il espère bien avoir une chance d'aller jusqu'au bout pour l'édition 1971. Hélas, en quart-de finale, il se laisse entraîner dans un long combat en 5 sets contre l'américain Richey. Vainqueur 7-5 au cinquième set, il use ses jambes dans ce terrible combat. Elles ne le porteront plus en demi-finale contre Newcombe. Cette fois, c'est bien fini, et pour le remercier d'avoir fait le spectacle, les dirigeants de Wimbledon décident de lui offrir la cravate du club, honneur réservé jusqu'ici aux seuls vainqueurs du tournoi. Une façon élégante de lui dire que son combat pour la conquête du plus grand tournoi du monde était terminée...
 

 

Quand on a un revers magique, une santé de fer, des muscles d'acier et un jeu de jambes parfait, on ne renonce pas ! Hélas, c'est bien malgré lui que les portes de Wimbledon vont se refermer pendant 2 ans. En 1972, la guerre s'est rallumée entre la fédération internationale et les professionnels de la WCT qui n'ont pas le droit de participer aux tournois du grand chelem. L'année suivante, alors que la paix était signée, c'est l'ATP nouvellement créée qui appelle au boycott de Wimbledon. Voilà encore deux années de perdues. Rosewall n'en continue pas moins à jouer les premiers rôles. Il se maintient dans les 5 premiers du classement ATP et remporte régulièrement ses 5 ou 6 tournois annuels. Il est vrai que l'argent s'est mis à couler à flot dans le tennis, et Rosewall n'a plus beaucoup de temps pour faire fortune... Toujours très attentif aux questions d'argent, il remporte les deux premières éditions de la finale WCT en 1971 et 72, les deux fois contre Rod Laver. Il empoche à chaque fois la somme record, considérable pour l'époque, de 50.000$. Ces deux victoires font de lui le deuxième millionnaire en $ de l'histoire du tennis après Rod Laver.
En septembre 1973, à 39 ans, il est encore demi-finaliste à Forets Hills en simple, et finaliste en double avec Laver. Un mois plus tard, il rencontre Bjorn Borg âgé de 17 ans en pleine ascension. Le combat est dur, et le vieux est battu 7-5 au troisième... Il avait pourtant mené 5-3 dans le dernier set ! Une nouvelle génération arrive et pour Ken, ça sent plus que jamais la retraite!  A la fin de l'année, il joue encore la coupe Davis en double avec Laver en finale interzone, mais il n'est que remplaçant en finale dans l'équipe qui atomise les États-Unis par 5/0. Une déception qui lui permet tout de même d'inscrire son nom au palmarès de l'épreuve 20 ans après sa première victoire, à côté de Laver et Newcombe. Du beau monde ! Il sera encore sélectionné en 1975 contre la Nouvelle-Zélande, et remportera ses deux simples !

Lorsqu'en 1973, les promoteurs d'Interville se mettent à recruter à grands coups de dollars, il est naturellement un des premiers à signer. En 1974, il devient capitaine joueur des "Pittsburg Triangles", une excellente façon de gagner beaucoup d'argent sans trop se fatiguer. En participant à ce tennis spectacle, il gagne 10 fois plus que pendant ses dures années de professionnalisme, quand il était et de loin l'incontestable n°1 mondial. Qui pourrait le lui reprocher ?


Programme des "Pittsburg Triangles"
Interville 1974

Rosewall en 1974
La mode est à la raquette métallique
  Pourtant, le meilleur reste encore à venir. Wimbledon qui se refuse à lui depuis 20 ans va lui offrir encore l'occasion de briller. En 1974, il est tête de série N°9 (par faveur disent certains...) et joue toujours le même tennis, économique, précis et efficace. Et surtout il a toujours la même envie de gagner. Il étonne le public lorsqu'il renvoie les services dévastateurs d'un jeune américain Roscoe Tanner. Il surprend tout le monde lorsqu'il bat en 4 sets Newcombe, pourtant le grand favori de l'épreuve. Que n'avait-il gagné ce match 4 ans plus tôt ! Le voilà en demi-finale contre Stan Smith, le vainqueur de 1972. Rosewall joue bien, résiste, mais perd les deux premiers sets de justesse. A 5/4, il sauve une première balle de match, deux autres suivront dans le tie break, qu'il finit par remporter au finish. Le reste appartient à la légende. Le whiz kid retrouve ses jambes d'il y a vingt ans, et remporte les deux derniers sets 6-1 6-3. Dans le public, c'est du délire, et certains commencent à y croire. La quatrième finale sera-t-elle la bonne? Connnors, 18 ans de moins et un revers à deux mains dévastateur, ne lui laissera guère d'espoir. C'est un autre tennis que Rosewall a en face de lui, et son magnifique revers parut tout à coup une arme bien peu redoutable contre les boulets de canon rasants du jeune américain. Défait 6-1 6-1 6-4, Rosewall eut droit à une énorme ovation, un geste de remerciement du public pour les magnifiques combats qu'il avait livrés sur le court central depuis plus de 20 ans... Alors Ken, adieu à Wimbledon ?
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En 1975, il a 40 ans. Le démon le tente encore, et il décide de s'engager au dernier moment. Sa place de finaliste de l'année précédente lui vaut dêtre classé généreusement tête de série N°2, ce que beaucoup trouvent exagéré. Ce sera le Wimbledon de trop. En huitième de finale contre Tony Roche, il ne tient pas la distance et s'effondre dans le troisième set, alors qu'il servait pour mener deux sets à un... On le verra alors pour la première fois montrer des gestes de mauvaise humeur, puis de désespoir avant de quitter le tournoi par la petite porte... Le rêve est cette fois définitivement fini.

Rosewall commence alors une fin de carrière en douceur, limitant son programme aux internationaux d'Australie et quelques tournois en Asie. En 1977, il remporte son dernier titre à Hong-Kong, il a 43 ans. La même année, il est encore demi finaliste en Australie contre Tanner. En décembre 78, il fait encore chavirer son public lorsqu'à 44 ans , il rencontre l'autrichien Feigl. Le score est terrible : 2-6 2-6 7-5 6-4 10-8. Mais la distance est trop longue et le vieux se bat comme un lion contre un adversaire largement à sa portée. Il sauve plusieurs balles de matchs, et finit par écraser un dernier smash dans le filet. Cette fois, c'est bien finit. On ne reverra plus Rosewall en grand chelem...


Son dernier match en grand 
chelem, Australie décembre 78
Avec sa vieille raquette en bois, 
mais tout ne marche pas si bien...
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Carte postale souvenir, Sydney, 1999
Il prend alors une semi-retraite bien méritée, entre ses affaires et sa participation dans des camps d'entraînement aux États-Unis et en Australie. Il n'est pas invité au cinquantenaire de Wimbledon en 1977, réservée aux seuls anciens vainqueurs mais il prendra sa revanche lors des cérémonies du millenium en 2000, où il reçu une ovation monstre. A Roland-Garros, il boude les cérémonies du cinquantenaire en 1978, mais on l'a revu avec plaisir dans les années 90, venir disputer régulièrement avec Fred Stolle la coupe Toto Brugnon, réservée aux anciennes gloires. On l'a vu pour la dernière fois à Roland-Garros parmi les spectateurs lors de la victoire de Gustavo Kuerten en 2000...

 

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Carte souvenir pour la cérémonie du millénium, Wimbledon, Juin 2000

En visite à Roland-Garros en 2000.
Extrait du DVD "De Rosewal à Rosewall"
On ne peut pas évoquer le style de Ken Rosewall sans parler et reparler de son revers. Tout le monde s'accorde pour le juger parfait, avec bien sûr les critères de l'époque où les revers de brute à deux mains étaient quasiment interdits... Un revers à une main  pris très tôt, un placement de pieds parfait, le coup frappé en avançant avec un minimum d'effort, et c'est le poids du corps qui donne la vitesse à la balle. Un revers économique, précis et rapide qui prépare la plupart du temps une montée au filet. Le coup est coupé ou plat, jamais lifté, et c'est le masquage de  sa direction et sa précision qui le rend très dangereux. Sa volée, surtout en revers est tranchante et précise, son coup droit excellent, son smash précis... Son seul coup (relativement...) faible était son service. Avec son petit gabarit, pas question de délivrer des boulets de canon. Un coup qu'il chercha à améliorer tout au long de sa carrière en travaillant le placement et les effets. 
Pour le reste , sa condition physique, sa concentration et son jeu de jambe ont toujours fait de lui un joueur accrocheur et dangereux sur toutes les surfaces, comme le prouve son palmarès en grand chelem. Un joueur complet aussi en double, discipline qu'il a toujours pratiqué avec sérieux, enthousiasme et professionnalisme jusqu'à 39 ans. Il ne se ménageait guère dans les grandes épreuves : A 33 ans, il faisait le doublé à Roland-Garros, à 35 ans il était finaliste du simple et du double à Wimbledon, et à 39 ans, il était demi-finaliste du simple et finaliste du double à Forest Hills. Et à l'époque, le double messieurs n'était pas une épreuve de consolation, c'était une épreuve pratiquée par tous les plus grands, et en 3 sets gagnants s'il vous plaît ! Il faut dire que même au début de l'ère open, les prix en simple n'étaient pas aussi astronomiques qu'aujourd'hui. Pour les meilleurs, un victoire en double n'était pas à négliger financièrement parlant !

Et si vous voulez voir le revers de Rosewall en action en compétion, découvrez le DVD des archives de Tennisdantan, construit à partir de films d'amateurs :

.... Comme tous les champions, Rosewall est sollicité pour écrire des livres, à caractères techniques ou autobiographiques. 

Il apparaît également sur de nombreuses cartes publicitaires, images cadeau distribuées dans divers produits de consommation,comme dans les trois exmples ci-dessous.

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Comme tous ses collègues, Rosewall profite de sa notoriété pour signer un grand nombre d'équipements de sports et faire de la publicité

Toute sa carrière, Rosewall est resté un 
fidèle représentant de la marque 
Slazenger.

Il signe un grand nombre de raquettes 
de cette marque pendant 
plus de 25 ans.

Voir les raquettes signées

Voir les raquettes avec
un portrait.

Voici son palmarès en grand chelem : 8 simples, 9 doubles messieurs, 1 double mixtes (18 titres)
Wimbledon restera toujours son grand regret : 4 finales perdues sur une période de 20 ans : 1954, 1956, 1970, et 1974...
 

Championnats d'Australie Simple Messieurs (4) 1953-55-71-72
Double Messieurs (3) 1953 L.Hoad
1956 L.Hoad
1972 O.Davidson
Internationaux de France Simple Messieurs (2) 1953 - 68
Double Messieurs (2) 1953 L.Hoad
1968 F.Stolle
Wimbledon Double Messieurs (2) 1953 L.Hoad
1956 L.Hoad
Championnats d'Amérique Simple Messieurs (2) 1956-70
Double Messieurs (2) 1956 L.Hoad
1969 F.Stolle
Double Mixte 1956 W.DuPont-Osborne
Coupe Davis (3) 1953-55-56
Remplaçant en 1973

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Dernière mise à jour : 30 avril 2010
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Avril 2010. .